Bien
entendu, plus le temps passait et plus les chances de retrouver cette
guitare se faisaient infimes ! Alors, une drôle d’idée c’est mise à
germer dans ma tête : j'allais reconstituer cette guitare ! Tout comme
les collectionneurs de voitures qui refont des voitures plus belles
aujourd’hui qu’il y a cinquante ans, je pensais qu’il était possible de
reconstituer une guitare telle qu’elle était en 1970. Le premier informé
de mon projet fût bien sur Roger Jacobacci, qui, compte tenu du travail
important à effectuer, m’a prodigué ses encouragements et m’a offert un
micro BENEDETTI de la période 1968-1970, en me conseillant de trouver
une épave à restaurer. Il y avait justement chez Guitare Village une
Jacobacci
solid-body des années soixante dix, en vente
depuis un certain temps. Me voici donc l’heureux propriétaire d’une
JSB
version 1, noire avec deux micros Gibson et un Benedetti . Le manche est fabuleux, et le son superbe, elle n’a
vraiment rien d’une épave. Mon projet prend un coup dans l’aile : est-ce
respectable d’abîmer une relique pour assumer un fantasme ? Quand je la
fais voir à des amis musiciens (sans parler de mon projet criminel
évidemment), la plupart d’entre eux me disent « dommage qu’elle n’ait pas
un Bigsby.». Alors, en route pour un Bigsby ! Par le plus grand des
hasards je trouve un vibrato d’époque signé Gibson sur Ebay. Après un
combat difficile contre des aficionados du matériel vintage (dont Didier
P. de Toulouse !), je finis par remporter l’enchère. Et là le
fantasme revient plus fort que jamais : la JSB de mes rêves était rouge
et avait un Bigsby. Après deux ou trois coups de téléphone et quelques
échanges d’Email avec Camille Mainemarre, à qui je propose le projet et
qui l’accepte, je pars pour Rouen déposer la guitare noire que plus
personne ne reverra désormais… Nous sommes en septembre 2004. Promise
pour noël 2004, je ne retrouverai la guitare qu’en juin 2005 pour la
journée Jacobacci à Montluçon. Il parait que les grands luthiers ne
respectent jamais les délais. J’avoue avoir hésité, mais aujourd’hui je
ne regrette rien de cette aventure, car le résultat est magnifique.
Raymond Gimenes l’a choisie pour son improvisation mémorable avec Pierre Cullaz
. Le manche est le même que celui des Studio.
J’ai fait
confiance à Camille car, quand j’étais venu le voir pour acheter ma R2,
il m’avait présenté une superbe incrustation sur la tête de sa guitare
personnelle, qui m’avait convaincu de son talent. Ayant fait des études
d’ébéniste, capable de restaurer des meubles anciens de valeur, il était
de surcroît véritablement passionné des JACO.
Alors, que
pensez-vous du résultat final ? N’hésitez pas à donner votre avis sur
la
liste Yahooo consacrée aux guitares
JACOBACCI .
La suite de la fabuleuse histoire de
la Custom JACO |