R. Gimenes 1966

  • manche érable 3 pièces

  • touche ébène

  • table, éclisses et fond érable plaqué

  • 20 cases

  • frette zéro

  • diapason 25 " 1/2

  • 1 micro Charlie Christian

  • N°029466

 

 
 
                 
 
                 
 
                   
 
                   
 
                   
 
 

Jean-Luc Gautier : "Cette guitare a été achetée à Pierre Cullaz fin septembre 1966. Pierre Cullaz, à qui je demandais alors régulièrement des conseils par courrier, avait accepté de me recevoir chez lui un lundi après-midi où les musiciens de studio étaient en grève. Il m’a alors proposé de l’accompagner chez les frères Jacobacci, rue Duris, ce qui a constitué pour moi une fantastique introduction auprès d’eux (Michel Benedetti était également présent ce jour là). La guitare de Pierre Cullaz était dans sa forme d’origine : Micro flottant De Armond collé sur la caisse et non fixé sur le côté de la touche, cordier et pièces métalliques chromés, chevalet Gibson de récupération en palissandre, absence de logo Jacobacci sur la tête, potentiomètres De Armond fixés sur plaque de protection, mécaniques de récupération avec clés en plastique. Pierre Cullaz me l’a échangée contre la Royal que je possédais plus 1.000 F, le soir de ce lundi (car il fallait que je me procure les 1.000 F auprès de mes parents en voyage d’affaires à Paris) dans un club du Palais Royal ou du Marais je crois, où il répétait avec les Guitars Unlimited.

Cette guitare est la deuxième Gimenes construite (N° 029466 sur étiquette rouge « ROGANDS GUITARES » collée au fond de la caisse en face de l’ouïe supérieure, soit la 2 ème Gimenes fabriquée le 9 avril 1966) et la première Gimenes viable car le prototype avait explosé (dixit Roger). Elle a une table en érable ondé plaqué (comme la N° 003566) et non en épicéa massif sculpté comme toutes les suivantes.

Cette guitare utilisée par Pierre Cullaz et Paul Piguillem avec les Guitars Unlimited (Cf. la carte postale de promotion donnée par Pierre Cullaz en 1966 et la pochette intérieure du second LP des G.I. ; cf. également la photo page 151 du livre Guitares Jacobacci) a été successivement transformée par Roger et André entre 1966 et 1968 avec le montage en novembre 1966 d’un micro Gibson Charlie Christian que Roger avait accepté de me céder à un « prix d’amis », d’une plaque de protection sans potentiomètres et de deux potentiomètres intégrés à la caisse, puis en janvier 1968, d’un cordier plaqué or prévu initialement pour Pierre Cullaz, gravé à son nom et abandonné par lui avant même d’être utilisé lorsqu’il a décidé de commander une Gimenes à 7  cordes (NDW : peut être cette guitare) après avoir utilisé une seconde Gimenes, blonde, équipée d’un micro Gibson Charlie Christian et d’une touche légèrement élargie, guitare vendue ensuite au guitariste « free » Raymond Boni, ainsi que des mécaniques et des attaches de plaque de protection et vis, plaquées or et du logo Jacobacci en marqueterie sur la tête.

Roger m'avait confié en 1966 que Michel Benedetti avait réussi à se procurer aux USA un petit nombre de micros Gibson Charlie Christian dont le mien. Le mien n'est certainement pas un micro d'avant guerre (comme celui de ma Gibson ES-150) car la lame est plus large et il était manifestement neuf. Je pense que Michel Benedetti s'est procuré un lot de micros dont Gibson avait demandé la fabrication pour une petite série de L-4 CES mentionnée dans tous les ouvrages sérieux (A. R. Duchossoir) mais dont personne (notamment Hertz de Vintage) n'a jamais vu d'exemplaire réel.

Cette guitare a connu peu d’évolutions ensuite : les boutons de potentiomètres et la plaque cache tige de renfort sur la tête ont été changés plusieurs fois pour avoir toujours le dernier cri Jacobacci ! La barre du chevalet d’origine a été remplacée en 1973 par une barre en palissandre de fabrication Jacobacci. Le talon du manche s’est très légèrement fendu en 1990 et après examen par Roger, rue Delaître, il a été décidé de ne pas y toucher. Le sillet d’origine en plastique s’est cassé en deux en 1993 et a été remplacé par Roger, rue Delaître, le 16 mars 1993 en présence de la femme de Roger, alors en retraite du ministère qui l’employait. C’est la dernière fois que j’ai rencontré Roger Jacobacci. Nous avons été tous les trois boire un café dans un petit bar à côté de l’atelier."

 
Photos Jean-Luc Gautier et Loïc Leblet. Collection Jean-Luc Gautier
 
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