|
C'est une guitare achetée fin août, début septembre 1978 à Brest (29), chez
un ancien guitariste accompagnateur, reconverti en revendeur.
Henry Le Diset avait exercé une ardente et amicale pression pour que
j'achète plutôt celle-là, alors que j'étais tenté par une Gibson de
type Les Paul un peu moins chère. La Jaco JD 80 me tentait aussi, mais
dépassait de beaucoup mon budget.
Pour la Studio 2, quasiment tout l'argent gagné pendant mes vacances y
est passé. Ma mère "m'a fait la gueule", mais je ne l'ai jamais
regrettée. Je n'avais pas d'argent pour l'ampli, alors j'en jouais
comme ça, en acoustique. Je travaillais sur la méthode à Dadi et ses
disques avec tablatures, ceci en raison d'un coup de foudre en 77 pour
la musique de Dan Ar Braz. L'année suivante, je me suis acheté un
petit ampli médiocre, mais enfin ... Plus tard, j'ai trouvé un Hinsley
50 W d'occase, qui sonnait super, mais que je me suis fait voler.
Actuellement, je joue plutôt acoustique sur un Roland AC-90 et j'ai un
petit Vox portable à modélisation pour le plaisir électrique.
C'est donc un modèle de 7 8 , mois de mars ( 3) et le n° 45 de
l'année, si j'ai bien suivi le bouquin ( qui ne mentionne cependant
pas cette période pour les studios 2, mais cette date est cohérente
par rapport à son apparition dans la vitrine brestoise ).
Elle a toujours eu
un son particulier, et j'attribuais plutôt ma qualité guitaristique de
l'époque à celle de mes guitares ( Jaco + Lowden ), ce qui irritait
certains collègues qui pensaient que je me moquais d'eux. Pas du tout!
Sur d'autres guitares, je suis nul ( je joue d'instinct et d'oreille
); alors, c'est naturellement que je disais " Si vous aimez le son de
mes guitare, je peux venir" ... Ça m'a valu une fâcherie inexplicable
pour moi ( "trop vaniteux le mec ..." ). Pourtant j'étais profondément
sincère.
J'ai essayé différents micros de chez Di Marzio ( Paf, Hot ...) et
c'est un micro Hot repiqué sur une Aria Pro II qui est en place. La
config me convient. Ça me donne la pêche en jouant coté manche, avec
un son assez doux et chaleureux, et un coté extrêmement incisif sur
l'aigu grâce au Benedetti. Celui-ci est monté à l'envers car les plots
sont de différentes hauteurs et avec un jeu très précis, ça sonnait
mieux ainsi. Depuis, j'ai eu la flemme de le remettre dans le bon
sens. Ça sonne quand même ! Je garde l'autre ( aussi élimé ) "au cas
où ...".
Ah, ce manche ...
Et aussi le fait d'avoir le volume sur un seul potentiomètre m'a
permis beaucoup d'effets de "violing", ce que me permettent peu de
guitares actuelles. J'ai des difficultés avec les guitares modernes
qui offrent des volumes individuels. Pour le violing, il y a aussi des
pédales de volume, mais je ne me suis jamais fait au mixage manuel des
2 micros. Pour bien faire, il me faudrait une éventuelle balance
entre les deux, mais un contrôle du volume unique, maîtrisé par un
seul potard. Techniquement, sauf pré-ampli embarqué dont je ne
souhaite pas la présence, c'est difficile. Alors la simplicité du
système Jaco m'a toujours paru lumineuse.
Quand j'étais jeune, je la traînais partout, et je l'ai même apportée
pendant mon service militaire ( Montlhéry, Versailles) : de la folie!
Aujourd'hui, elle ne sort que dans des cadres très intimes et "cosy".
Elle a bien vieilli dans l'ensemble. Les barrettes sont encore un peu
plus plates là où je fais des vibratos, mais rien ne frise.
L'ébène est à peine creusé par endroit. Les potentiomètres crachent à
peine 30 ans après, et les interrupteurs fonctionnent encore ( parfois
avec une ou deux secondes de retard au début, mais après quelques
manips, ça va. J'ai voulu changer il y a peu les mécaniques (boutons
cloqués, oxydés, verdis et désagréables au toucher) , mais j'ai
finalement préféré garder les anciennes et ne mettre que les boutons
des mécaniques Schaller neuves. En cas de pb, j'ai toujours le lot
neuf sous la main. |