Voici donc le roman de cette guitare (tout est véridique! craché juré).

 

C'était une guitare en perdition, achetée à un vieux rockeux de ma génération qui venait de la donner à son fils; son fils avait essayé de la "restaurer" à sa façon en la peignant en blanc (peut-être même avec du Ripolin,mais là c'est moi qui extrapole)! Heureusement le père a sauvé la précieuse chose, l'a poncée, et ne s'est pas trouvé le courage de la remettre à neuf.

 

Ayant donc acheté cette guitare qui était alors provisoirement "en bois brut" je me suis dit, petit prétentieux que j'étais, "moi je vais y arriver". Mais je n'ai même pas commencé, car je me doutais que ce serait un sacrilège de porter ma main sur cet instrument. Je l'ai donc portée à Guitare Garage, qui l'a fait restaurer par Roger JACOBACCI en personne (qui pour l'occasion s'est donc payé le luxe de me faire un magnifique sunburst tout neuf). C'était fin 2000. Roger a remis les micros et l'électronique d'origine (avec des câbles enroulés de chatterton des années 60, je sais pas si vous voyez...).

J'étais tellement satisfait de la beauté du travail que j'ai écrit à Roger, et je lui ai envoyé pour le remercier un petit bouquin alors introuvable écrit par Didi Roussin et qui s'appelle "L'argot des Musiciens" (ce bouquin a été réédité depuis en livre de poche, vous le connaissez sûrement). Roger a eu la gentillesse de me faire un petit mot pour me dire qu'il avait apprécié le bouquin.

 

Un an après, les micros commençaient à cracher vilain, j'ai reporté la guitare à Guitare Garage, dont le responsable m'a dit "Ca doit être des Benedetti, modèle prototype, Roger faisait souvent des prototypes". Il les a fait rebobiner par la Société qui s'occupe des Benedetti (m'a-t-il dit, mais je le crois!), et voici la guitare "presque neuve". Je dis presque neuve, car je crois que le défaut des Jacobacci, c'était la nature du vernis (du cellulosique), qui a tendance à craquer facilement, et c'est vrai que depuis que Roger me l'a vernie, j'ai des petites craquelures qui sont apparues sur les filets de caisse (il faut dire que Roger avait laissé les filets d'origine, eux-même en état moyen).

 

Je ne saurais pas dire ce que vaut le "son" de cette guitare, car je ne suis pas un vrai guitariste de rock/jazz/blues, et je me sers très peu de cette guitare; je l'astique toutes les semaines (véridique! demandez à ma femme). Un truc qui me plait énormément: je m'en sers parfois pour gratouiller en acoustique, et je trouve qu'en acoustique elle a un vrai son; c'est assez incroyable pour une demi-caisse (les Gibson, allez vous rhabiller de ce point de vue!).

 

La question que vous vous posez tous : "Pourquoi, mais pourquoi donc Claude as-tu acheté une demi-caisse Jacobacci ?". Un vieux rêve d'enfant... N'ayant pas pu jusque là me payer une "vraie guitare", je fais partie de la génération des guitaristes amateurs qui ont joué un peu de classique, un peu de folk, un peu de variété, un peu de n'importe quoi, et qui lisaient dans les années 50 à 70 une revue qui s'appelait "Guitare et Chansons". Dans la rubrique "Jazz" on voyait Pierre Cullaz (qui donnait ses conseils), des photos d'Henri Salvador ou de Sacha Distel, l'évocation de Wes Montgomery, des plans de Foucart... et LES guitares de Jazz, c'étaient des Gibson (inabordables) et des Jaco !

 

En 2000, j'avais les moyens de me payer une bonne guitare (c'est à dire une guitare faite par un luthier, si possible français, et une guitare qui ait "une gueule", comme on dit de Gabin ou de Ventura ou de Darmon qu'ils ont "une gueule") la JACO s'imposait tout naturellement... (des photos de la guitare arrivent bientôt) 

 

 

Here is the story of this guitar (the truth, only the truth, cross my heart and hope to die …)

It was a guitar on the road to ruin, bought from an old rocker of my generation who had just given it to his son; the son tried to « restore it» in his own way (even by painting the guitar with a brush, but that’s me getting carried away)! The father fortunately saved the precious thing, rubbed-it down, but couldn’t find it in himself to bring it back to life.

Having bought this guitar, still “bare wood” for the moment, I thought to myself, somewhat conceitedly: “Here I come”.  But I didn’t even start, since self doubt made me realise what sacrilege it would be for me to even lay a hand on this instrument. So I took it to Guitar Garage, where it was restored by Roger Jacobacci in person who, on the occasion, allowed himself the luxury of finishing the guitar for me in a brand new sunburst). It was at the end of 2000. Roger had put the original microphones and electronics back (complete with wires covered by genuine 60s insulating tape, if you know what I mean…). I was so pleased with the beautiful work that I wrote to Roger, and sent a little book by Didi Roussin (then hard to find) to thank him called “L’argot de Musiciens – Musician’s slang” (the book has since then been reissued as a paperback, as you must know). Roger was kind enough to drop me a line to say he that he appreciated the book.

A year later, the pickups began to crackle badly and so I took the guitar back to Guitar Garage, where the manager told me: “they must be Benedettis, the prototype ones, Roger often made prototypes”. The manager had them rewound by the company that now manufactures Benedettis (so he told me, but I trust him anyway) and then the guitar was “almost new”.   I say almost new, because I think the Jacobacci’s weak point was the type of varnish (cellulose) which has a tendency to craze, and I must admit that, since Roger varnished the guitar for me, some hairline cracks appeared on the bindings by the body (I ought to say that Roger maintained the original bindings which were themselves in an average condition).

I will never understand what this guitar’s sound is worth, since I am not a true rock/jazz/blues guitar player and seldom use this guitar; I polish it every week (no joke, ask my wife!). One thing I very much like about the guitar is to sometimes strum it unplugged, when I think it has an acoustic sound of its own, quite incredible for a thinline (beating Gibsons by a long way on this particular point)!.

The question you must all be asking yourselves by now is: “Why, oh why Claude did you buy a Jacobacci thinline?  A childhood dream … not being able to afford to buy a “real guitar” then, I belong to that generation of amateur guitar players, who played a little classical, a little folk, a little pop music, a little anything, and who read “Guitares et Chansons – Guitars and Songs” from the 50s to the 70s.  In the “Jazz” section, Pierre Cullaz  (who gave advice) could be seen, along with pictures of Henri Salvador and Sacha Distel, articles on Wes Montgomery, Foucart’s  tips … and THE Jazz guitars were Gibsons (unaffordable) and Jacos!

By 2000, I could afford to buy a good guitar (that’s a guitar crafted by a luthier, if at all possible a French luthier, and with “character”) like Jean Gabin, Lino Ventura or Gérard Darmon have “character”) the JACO made its self the natural choice …

 
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