Jean Cadiou :
"J'habite (et habitais également en 1964) à Quimper (29000).
C'était un peu le désert en matière de musique électrique, j'ai
commandé neuve cette guitare, je crois chez Paul Beuscher à
Paris. J'ai reçu une confirmation de Major Conn indiquant un
supplément de 10% du prix pour gaucher. Pour des raisons de
budget j'avais commandé un seul micro, mais il y a les 4
boutons. J'ignore pourquoi. Les 4 sont bien câblés, mais deux
seulement ont un effet. Peut-être ont-ils fait du zèle à la
fabrication ? J'avais un ampli Garen avec une toile rouge. Un
des rares endroits en Bretagne où l'on pouvait trouver çà,
c'était chez Sévénéant à Gourin. J'ai généreusement prêté cet
ampli dans les années 75 et il a été perdu ... Je faisais comme
tout le monde un peu de rock depuis 63, du bal aussi. Et puis je
suis passé à la contrebasse (la grosse, non électrique) ... En
retrouvant la guitare, je me suis aperçu qu'elle avait la
maladie chronique. La plaque de protection s'est effritée, non
récupérable. Le sillet aussi a été remplacé. Le dispositif
servant à fixer le cordier et à attacher la courroie s'est
cassé, et un ami l'a refait en inox spécial marine, à
l'identique, çà doit durer un siècle selon lui..."
Notez le manche "à droite" (la tête n'a pas été inversée, il
n'existait probablement pas de moule pour un manche métal Royal
gaucher) et que le chevalet est en palissandre, pour remplacer
celui standard, compensé, en aluminium, qui ne convenait sans
doute pas pour une guitare gaucher. Le cordier non plus n'a pas
été inversé.
Comme beaucoup d'autres Royal, la guitare souffrait d'une
cristallisation des filets en celluloïd (imitation écaille de
tortue pour une guitare blonde). Ceux-ci ont été déposés et
remplacés à l'identique et une nouvelle plaque de protection a
été confectionnée. C'est à
Jean-Yves Leray, luthier à Nantes, que l'on doit cette
excellente restauration. |