Marc Sabatier : tu as commencé par jouer de la guitare ou tu as découvert le rock&roll d’abord ? 

Jean-Claude Bompais : J’ai découvert le rock&roll d’abord.  

MS : tu l’as découvert comment ? 

JCB : le rock&roll ? Le premier disque que j’ai écouté, c’est « King Créole » d’Elvis Presley en 58. J’avais quatorze, quinze ans. Ce sont des disques qui arrivaient au fur et à mesure. Les disques n’arrivaient pas dix ans après. On mettait sans arrêt sur le juke-box du café des sports de Sainte-Luce sur Loire, à côté de Nantes, King Créole, King Créole, King Créole … Et bien sur, les premières boums, comme tous les copains et tout le monde à l’époque, c’était Bill Haley et Rock around the clock. On avait la possibilité d’avoir quelques disques de rock&roll avec la base américaine de St Nazaire.

MS : c’est à partir de là que tu as voulu jouer de la guitare ?

 JCB : Non. Mes parents m’ont acheté une guitare, j’ai eu une guitare sèche entre les mains, ne sachant pas si j’aller jouer de la guitare, faire du rock&roll, monter un groupe … je ne savais pas. Cette première guitare sèche, j’avais entendu parler des guitares électriques, j’ai voulu l’électrifier. Un petit micro qu’on adaptait dans la bouche. La première fois, le petit micro, sans mode d'emploi, je l’ai branché directement sur le 220 …

 

MS : Tu l’avais eu où, le micro ?

 JCB : Dans un magasin de musique à Nantes

 MS : C’était un Stimer ? 

JCB : Non, ce n’était pas le Stimer dont tu parles avec le pied coulissant et le potar dessus. Mais il fallait brancher ce micro, bien sur, sur l’ampli … et non pas sur le 220V.  

MS : La création du groupe, ça vient après ? 

JCB : La création du groupe, je suis copain avec Michel (tu nous vois tous les quatre, là), on va au bal, on met des pièces dans le juke-box et on écoute du rock&roll. Johnny est arrivé un peu après avec son premier disque. Et Johnny, ça a été surtout le fameux Scopitone. Là, on mettait sans arrêt des pièces de un franc pour voir Johnny sur le Scopitone. En même temps que son premier 45T. Donc, si tu veux, Michel, lui, il aimait bien taper sur les caisses, donc on peut considérer qu’il faisait un peu de batterie. Lui connaissait un copain guitariste (un deuxième Michel) qui en a emmené un autre. On s’est rencontrés, et, tout doucement, on a créé ce premier groupe de rock&roll.

 MS : C’était avant ou après que tu ais vu Johnny à Nantes ? 

JCB : Avant.

 MS : Déjà des guitares électriques ?

 JCB : Le magasin Simon, à Nantes, et le magasin de Mme Violin : il y avait deux magasins de musique concurrents, à Nantes : Simon et Violin. C’est M. Simon qui avait instauré cette première « coupe de rock ». Auparavant, il y avait depuis plusieurs années un concours d'accordéon. Et en 1962, le 29 avril exactement,  il a incorporé la guitare électrique au XIIème concours d’accordéon. Il appelait ça la « coupe des guitares électriques ». Alors, si tu veux, la bande de copains, on se réunit. On s’est fréquentés dans les bals, il y a eu le rock&roll, on a commencé à danser avec les orchestres, et puis là, chez M. Simon, on a commencé à acheter ces premiers micros adaptables et, en suite, dans les deux  magasins, sont apparues les premières guitares électriques. C’était quelques petites Egmond, Klira, Framus, Höfner et M. Simon nous dit : j’ai une guitare qui arrive, il nous fait la surprise et, quand l’Ohio est arrivée, avec le catalogue, Michel (le guitariste) lui, a choisi la Royal ! Lui, il venait de la guitare classique, (c’est Michel qui nous traduisait la musique, parce que nous n’étions pas musicien, sinon d’oreille. Il chantait du Brassens, il était très, très bon à la guitare, il déchiffrait les partitions), il préférait jouer sur une guitare à caisse, comme la Royal, plutôt que sur une solid-body. Et moi j’ai acheté l’Ohio. Il n’y a eu qu’une seule Ohio à Nantes, il n’y en a pas eu d’autre après à ma connaissance.

 MS : Tu l’as achetée en quelle année ?

 JCB : Je l’ai achetée en 61.

 MS : Tu avais vu Johnny, tu l’avais vu à la télé ? 

JCB : Sur un scopitone et aussi à la télé.

 MS : Ça a influé sur ton choix de l’Ohio ?

 JCB : Non. Moi j’avais vu des photos, des films ou autre avec les Fender et les Gibson, les fameuses guitares américaines, et je trouvais que cette guitare là, elle était moderne, quand même …

 MS : Elles n’étaient pas données, par rapport aux Klira, par exemple …

 JCB : Je sais. J’avais 50F d’argent de poche par mois et M. Simon nous faisait crédit. C'est-à-dire qu’en fait il avait un cahier, les guitares on les achetait à crédit et sur le cahier il mettait : une petite croix : 50F. Des fois, il oubliait. Je ne sais pas comment il s’y retrouvait. Il y avait un foutoir pas possible, dans ce magasin. Je ne sais pas si je l’ai payée complètement, ou plus … ou pas.

 MS : Vous avez acheté les amplis en même temps ?

 JCB : Les amplis, on les louait. On les louait à un autre magasin de pianos tenu par un aveugle. Ce n’était pas facile de communiquer avec lui. Il avait peur que le matériel soit abîmé. On louait nos amplis. On louait Garen, on louait Stimer. Je n’ai pas eu de RV. On avait un petit concert, une petite kermesse, on allait lui louer des amplis la veille. En répétition, pareil, ou on nous en prêtait. Ce n’était pas très cher, mais c’est vrai que 80F, 100F, au bout du compte on aurait pu s’acheter des amplis. Après on a eu une petite sono. Une petite sono Philips fabriquée sur mesure. Avec des enceintes. L’oncle du chanteur travaillait chez Philips à Paris et il nous a fabriqué une sono …

 MS : Et le répertoire, c’était quoi ? Des reprises ? 

JCB : Oui, uniquement des reprises …

 MS : En français ?

JCB : Des reprises, en français mais aussi en anglais. On aimait bien Gene Vincent et Elvis. Sauf lorsqu’il y a eu cette petite coupe de rock, où là, on avait comme impératif la création d’un morceau… Je peux te donner le titre, c’était : « Rapaces Twist ». Un twist, parce que le twist commençait à sortir. A cette occasion on a intégré une copine. Nous avions notre danseuse de twist : Yannicke. Tu as remarqué sur les premières photos le batteur et le chanteur, on s’est rendu compte après quelques concerts que le batteur chantait mieux que le chanteur … On a inversé ! Michel chantait un peu dans le style d’Eddy Mitchell.

 

MS : Sur les photos, on ne voit pas de basse.

 JCB : On n’a jamais eu de basse ! Jusqu’en 63. On faisait la basse sur la six cordes, accordée un octave en dessous.

 

Jacques Pasut : Hadi Kalafate faisait la basse sur les cordes de la guitare … mais il ne la désaccordait pas. Il jouait le plus grave qu’il pouvait, mais dans la tessiture de la gratte.

 JCB : On n’avait pas acheté de basse. Pourquoi ? Ca, c’est une bonne question …

 MS : Tu m’as fait écouter ton disque, c’est très rock&roll. C’est plus proche des Chats que des Chaussettes Noires …

 JCB : Parce que tu as écouté les morceaux des Chats. Je te parle de la voix du chanteur … 

MS : … Je te parlais plutôt des guitares … 

JCB : C’est ça. Mais quand tu sais que le répertoire des Chats et des Chaussettes, c’était Gene Vincent, Elvis, tout ça …

 MS : On sait que tu as vu Johnny … Tu as vu tous les autres groupes de l’époque ?

 JCB : Pas beaucoup. A l’Olympia, j’ai vu les Pirates, j’ai vu les Chats à Roubaix. J'ai pu causer avec eux. J’ai vu une fois les Chaussettes, et cinq ou six fois Johnny. En 61 à Paris. La première fois que je l'ai vu à Nantes, c'était en 62 et je lui ai parlé des Rapaces. J’ai vu Vince Taylor, aussi. Mais toujours à Paris parce qu’ils passaient rarement à Nantes. Ou alors il y avait des tournées. J'ai vu également Dany Boy à la nuit des oscars en mai 1963 à Nantes. Dick Rivers, je crois que les Chats se sont dissout au cours d’une tournée dans la région nantaise et là qu’est-ce qu’il avait comme groupe ? 

JP : Les Krewkats

 JCB : Les Krewkats, c’est ça. J’ai vu Dick avec les Krewkats à Bouaye, banlieue de Nantes.  J’ai vu Blondieau (Long Chris et les Daltons).  Danyel Gérard avec les Dangers et une autre fois avec les Champions.

 MS : et avec Les Fantômes ?

 JCB : : Non, justement !

 JP : Nous on l’a récupéré lorsqu’il sortait de l’armée. On s’est engueulés, il est parti avec les Champions. C’était soit avec les uns, soit avec les autres.  Avant l’armée c’était avec d’autres musiciens. Ils n’étaient pas de la génération rock&roll, c’étaient des musicos de jazz, qui devaient bien faire quelque chose qui ressemblait à du rock&roll. Ca aurait pu être les Fingers ou des gens comme ça.

 JCB : quand on jouait, on avait une partie instrumentale, donc là c’était forcement Shadows mais surtout Fantômes. Quand on a fait cette coupe de rock, on avait une note pour la tenue sur scène. Il fallait des fringues, c’est pour ça qu’on n’était pas voyous, sur scène. On était toujours sapés et c’est vrai que, mon père étant cheminot, je prenais le train, j’allais aux puces de Clignancourt mais je remmenais cinq vestes, cinq manteaux en cuir, cinq pantalons patte d’éléphant ou avec la petite bande de soie sur le côté, cinq chemises avec les nœuds papillons ou une petite cordelette blanche. J’avais la taille des mecs …

 MS : Sacré budget …

 JCB : Oui, mais je te dis, les sous partaient là dedans. C’était sans arrêt, sans arrêt …

 MS : Les guitares, ça a pas mal tourné, aussi …

 JCB : Les guitares ça a pas mal tourné.

 MS : Des Höfners sur les photos …

 JCB : Höfner, Welson, Eko. Différentes Höfners : solid-bodies, tiers de caisse …

 MS : Le disque des Rapaces ?

 JCB : On l’a fait parce qu’on a gagné cette première coupe de rock&roll.

 MS : C’était le lot du concours ?

 JCB : Non, c’est nous qui avions eu envie de marquer le coup. On a voulu garder un souvenir. On a été au Studio Scriptone, le seul studio de Nantes, rue de la Barillerie, un petit studio. C’est mon père dans son break qui nous a emmenés avec le matériel. On est allé enregistrer nos quatre morceaux hyper connus : Est-ce que tu le sais, Hey Pony, BeBop a Lula, et puis En avant l’amour, des Chats Sauvages

 MS : Et la pochette, c’est toi qui l’a dessinée ?

 JCB : J’ai fait une maquette à l’école des beaux-arts, j’ai pris ça sur une bande dessinée de l’époque. Il y a un bouquin qui s’appelle « Rapaces », avec un aigle. J’ai dessiné cette pochette au format d’un 45T 17cm. Le disque est sorti … il faisait 20cm ! Je n’ai pas pu faire faire de belles pochettes par un imprimeur et rentrer le disque dedans. Le disque nous a été livré dans  une pochette papier souple, avec une mappemonde dessus, marquée "disques Pyral".  En quelques dizaines d’exemplaires, pour la famille et les copains. J’en ai conservé un par miracle, que j’ai récupéré chez un de mes frères. Il n’est jamais sorti dans les bacs.

Notre vinyl, enregistré en 62, portait bien sur le label la mention "Studio SCRIPTONE Nantes" et ce disque était livré dans une pochette papier "DISQUE PYRAL". Ma pochette personnalisée fut "remastérisée" par Marc Liozon (du Club des Années 60) pour la parution dans JUKEBOX Magazine n°182 de Septembre 2002 avec sa cote argus.
La silhouette de l'aigle provient de la petite BD "RAPACES" édition 1962,mais le nom du groupe fut bien trouvé en 1960.

 

MS : Alors la fin du groupe, c’est le service militaire ? 

JCB : La fin du groupe c’est le service militaire ? Oui et non … C’est surtout les copines ! La fin du groupe ça a  été une décision de ma part. En 63 est arrivé Daniel, nouveau guitariste…

MS : Troisième guitariste … Quatrième guitariste ! 

JCB : Quatrième guitariste. On lui refile l’Ohio. Il nous propose d’acheter du bon matériel. Alors je ne sais pas si on aurait acheté des Gibson et des Fender (et si on les aurait achetées en Belgique) et de monter à Paris. Et puis je refuse …

 JP : De toutes façons, c’était vachement tard …

 JCB : 63 c’était vachement tard et puis les parents n’étaient pas d’accord et puis  l’armée commençait pour certains …

 MS : Les autres ont continué sans toi ?

 JCB : Oui, certains. Le deuxième batteur (parce qu’il y avait eu un changement) est devenu manager, impresario. Pour te citer un nom (tu l’as dans l’encyclopédie du rock nantais – La fabuleuse histoire du rock nantais – Laurent Charliot) il a été impresario des Robots, des Sunsets, d’autres groupes. Quand aux autres, Michel, le premier guitariste a continué.

 MS. On le voit sur le bouquin du rock nantais avec une très belle Fender.

 JCB : Il a eu une des deux premières Strato de Nantes avec l’ampli Fender adéquat. Michel a continué. Il était très doué.

 MS : Et toi tu pars au service militaire, à ce moment là ? 

JCB : Moi je pars au service militaire. Je vends ma guitare et je m’achète une 4 chevaux Renault.

 MS : C’est quelle guitare que tu as vendue, à ce moment là ?

 JCB : Celle là, l’Höfner …

 MS : Je n’en ai jamais vu, des Höfner comme ça.  

JCB : Je la cherche ! Simple découpe, tiers de caisse, elle a la petite plaque Höfner nacrée, la petite barrette avec les potars et les curseurs, elle est très légère, comme une Verithin, elle a le manche de la Verithin. Je ne l’ai jamais retrouvée.

 MS : Je ne l’ai même jamais vu ailleurs en photo, à part celle là …

 JCB : J’ai pianoté partout, j’ai correspondu avec des mecs en Belgique, des collectionneurs Höfner, ils n’ont pas pu me la trouver.

 MS : Quand tu reviens du service militaire, tu reprends la guitare ?

 JCB : je reprends la guitare en bals populaires. Je m’inscris à l’amicale des musiciens. Je prends des cours de guitare, un peu de musique, je déchiffre mieux les partitions, chose que je ne faisait pas beaucoup avant, car là c'est plutôt tangos, pasos, valses, cha-cha et un peu de rock&roll.

 MS : Qu’est ce que tu as, comme matériel, à ce moment là ?

 JCB : J’ai récupéré l’Ohio. J’ai joué sur Ohio, sur Höfner …

 MS : Des amplis plus gros ?

 JCB : L’ampli de l’orchestre ou mon Garen. L’amicale des musiciens fait que je jouais parfois le jeudi soir, parfois le vendredi soir,  souvent en matinée et en soirée le samedi et le dimanche. Je reprenais le boulot le lundi matin. Je jouais de la guitare pour gagner de l’argent. Je me suis acheté une voiture, mon Break Ami 8 , après une  Triumph Spitfire puis une Matra 530. Grâce à la guitare …

MS : Tu as continué jusqu’à quand ? 

JCB : Quelques années encore après mon mariage en 1966,mais ça devenait de plus en plus difficile, étant marié …

 MS : La collection, tu l’as commencée quand ?

 JCB : Elvis est mort en 77, en 81, 4 ans après, j’ai retrouvé quelques copains, on m’a refilé cette guitare, une Vantage, on regratte un petit peu, on fait un petit truc … C’était pour Elvis. Je me remarie une deuxième fois puis une troisième fois, et là, les souvenirs … ça me démange. Je récupère quelques photos à droite, à gauche. Toutes ces photos là, mon père les avaient. Les coupures de journaux. Je récupère tout ça et je dis à ma mère : mais où sont mes vinyles ? " Oh mais y’a Alain …" Je suis l’aîné de sept enfants … Six frangins et frangines … Tous mes disques éparpillés dans leurs petites surboums à eux. Je peux te dire que j’ai racheté dans le commerce certains de mes propres disques. Je me suis racheté mes Dany Boy dans le commerce. On me les a revendus ! J’ai été chez un frangin, j’en ai retrouvés quelques uns. Et je me suis mis à re- collectionner les vinyles. Pour écouter les vinyles, j’ai toujours eu envie d’un juke-box. J’ai un copain qui est dans les jeux de cafés et il me dit : "si tu veux un juke-box, je peux t’en avoir un". Tu sais que Wurlitzer américain est allemand à l’origine, Wurlitzer a racheté sa marque et est de nouveau allemand. Il travaillait avec l’usine. J’ai acheté un juke-box qui a un monnayeur anglais. Il arrivait d’Angleterre complètement neuf. Là-dessus, je peux écouter des vinyles. J’ai retrouvé quelques petits tourne-disques.  J’ai un Philips, j’ai un Teppaz neuf de chez neuf. On retrouve aujourd’hui tous les saphirs, tu sais ? Après, j'ai donc recollectionné les vinyles rock&roll. Là, j’ai commencé à rechercher ma première guitare. Quand je dis la première, pas la mienne de 61, mais une Ohio. Je n’ai pas trouvé tout de suite. La première guitare que j’ai trouvée, c’est l’Höfner Verithin.

 MS : Tu l’as trouvée comment ?

 JCB : Sur une petite brocante. On fait une petite brocante un dimanche après-midi avec ma femme, et puis sur un trottoir il y avait deux gamins qui jouaient, qui se battaient, qui étaient là à se pousser avec le manche de la guitare … Je prends la guitare, je dis : « c’est quoi, çà ? »  « M’sieur, c’est à mon père, mais il la vend, hein, il la vend … Elle marche, elle marche, je vous assure qu’elle marche, y’a une corde qui est cassée mais elle marche ». Je la regarde, je pensais trouver l’Höfner que j’avais en 63 mais ce n’était pas celle-là. Je lui dis : « écoute, combien tu la vends ? » « Je la vends pas moins de 40F ! ». J’avais un billet de 50F. J’avais honte. J’ai acheté cette guitare cinquante francs. Je suis parti, parce que si le père arrivait … « ton père ? » « oui, m’sieur, mon père a dit que je pouvais la vendre, m’sieur … » Elle avait encore une petite ficelle accrochée aux mécaniques parce qu’elle était suspendue au mur depuis dix ou vingt ans. En parfait état de marche.

 

Ensuite, j’ai trouvé l’Ohio à Paris. Le gars vendait l’Ohio et son ampli Garen. Il ne voulait pas les vendre séparément. Je lui ai dit : « moi, le Garen, il ne m’intéresse pas ». Simplement l’Ohio. Je ne voulais pas rebrancher l’Ohio et jouer de la guitare, c’était simplement pour l’avoir. Finalement, il me la vend. Six mois après je rappelle et le mec, et je lui dis : « tu as toujours le Garen ? » « Oui, j’ai toujours le Garen ! ». Je suis remonté chercher le Garen.

 Ensuite, évidemment, la collection commence…

 MS : Tu voulais retrouver les guitares sur lesquelles vous aviez joué

 JCB : Exact ! Je ne les ai pas exactement retrouvées. Je jouais sur une Höfner, elle était en skaï marron, je l’ai trouvée en rouge. Je jouais sur une Welson, j’ai retrouvée une Welson. Il y a un copain qui vendait des disques à Nantes qui m’a trouvé celle-là …

 

MS : Et la double manche Höfner ? Tu avais eu ça, aussi ? 

JCB : non, du tout ! C’est Gérard Beuzon qui me l’a proposée. Il me dit « Jean-Claude, est-ce que ça t’intéresse, une double manche Höfner ? ». Il m’envoie la guitare, dans son étui d’origine,  je reçois cette double-manche Höfner : le manche de la basse était comme ça (Jean-Claude montre un angle de 135°)

 MS : Sur les Höfner, ça arrive souvent parce que la colle n’était pas bonne … 

 JCB : C’est exactement ce qu’il m’a dit.  J’étais fou. Je remballe la  guitare et là, il me l’a bien collée. Gérard m’a trouvé d’autres guitares. L’Egmond, c’est un copain à moi, un disquaire, qui me la trouvée. Elle est neuve. Il y a encore le sticker du magasin de Lille où elle a été achetée. Un des groupes concurrent sur Nantes avait une Hagstrom P46 et j’en cherchais une. Gérard m’en a trouvée une : neuve ! Très belle, dans son étui. Sur Internet, j’ai trouvée une petite Framus basse de 1964 à 152 Eur. En Allemagne.

 

Ca, c’est un copain à moi, vendeur de disques en convention, à Poitiers., qui m’a trouvé cette Eko. On avait une Eko dans le groupe.

 En suite Gérard m’a trouvé une Royal sunburst complète de 1964 et j’ai trouvé la Texas, état neuf, de 1963. Un ami à moi avait cette Royal blonde de 1961 en très mauvais état. On l’a restaurée. Je suis allé chez Jaco, il m’a refait la petite plaque. Elle fonctionne parfaitement, les micros sont en très bon état.

 

MS : tu continues la collection ?

JCB : Une collection ne se termine jamais. Je rêve d'une Roger comme celle du  musée et pourquoi pas de la Solist de Johnny... Et pour accompagner la collection, un beau Scopitone à coté du Juke-box, ce ne serait pas mal, qu'en penses-tu?

 MS : Juke-box, guitares, vinyls... Tu as de la place pour tout çà?

JCB : Je ne suis plus à Nantes,  j'y reviens de temps en temps pour les copains, sinon j'ai une petite maison en Haute Provence près d'Aix. Je me suis aménagé ma pièce rock&roll. A soixante et un ans, je suis toujours mordu des Jaco et du rock&roll, ma retraite devrait bien se passer...

  

Montluçon, musée des musiques populaires, le 14 octobre 2005

 

 
     
 

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