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"1987-1988. Avec mon Ami Gilles nous prenons auprès de Denis,
guitariste de Jazz, des cours d’harmonie. Lors de l’une de ces
séances Denis, qui rentre de Paris, nous présente sa nouvelle
acquisition : une JJ2. Emerveillement devant cet instrument
d’une rare beauté... Branchement dans le Cube 100...La claque !!!...
C’est décidé dans la seconde, je veux la même. Finies les guitares
de ‘chaines de marques’ ou inversement. Mes futurs instruments ne
sortiront désormais plus que du génie des mains de luthiers.
1989.
Je passe commande. Téléphone... M. Roger Jacobacci décroche...
Présentations, expression de mes souhaits pour une JJ2. Réponse
instantanée : "Non, je ne veux plus en fabriquer, je viens de finir
la dernière série de 3, je fabrique d’autres modèles et j’ai
beaucoup trop de travail en attente dans l’atelier." Déception, mais
je demande quand même le prix...Tant pis. Je chercherais une
occasion...Mais finalement je tente... J’envoie quand même un
courrier avec toutes les précisions nécessaires sur mes souhaits,
dans lequel je glisse un chèque du montant annoncé. Les mois passent
sans réponse...
1990
fin d’année, sonnerie du téléphone, mon épouse décroche et me passe
la communication. M. Roger Jacobacci m’annonce une nouvelle série de
trois JJ2 !!!... Pas plus de discussions, qu’il me prévienne
seulement lorsqu’elle sera terminée.
1992
mois de mai. Téléphone. Je peux venir chercher ma JJ2. Accord sur
une date... Je dois rentrer d’Atlanta mi-juin, je passerai donc à
l’atelier.16 juin 1992 fin de matinée, Rue Delaître, quelques
marches, atelier fermé !!! J’ai un train en milieu d’après-midi,
pour le sud, où j’habite... Ca s’annonce mal. Une personne sort d’un
perron voisin. A tout hasard, je demande si l’atelier est ouvert.
Mais oui me dit-elle, M. Jacobacci est sans doute parti déjeuner
dans cette petite brasserie en face, là-bas. Je file au bistrot,
m’installe à la table d’à coté et je déjeune. Vers 14H Roger et les
3 messieurs l’accompagnant remontent vers l’atelier. Je leur emboîte
le pas. J’entre et je m’annonce. Roger me salue, me présente à ces
Messieurs... Mon instrument est dans son étui, j’ouvre. Quelle
merveille... Enfin!!! Conversation, anecdotes, puis Roger me glisse
que si je ne veux plus ou pas la guitare, une autre personne est
disposée à l’acquérir !!! Hors de question, je referme l’étui, je
n’essaye même pas l’instrument. De toutes façons, le train ne
m’attendra pas et j’ai désormais tout le temps de la caresser.
J’arrive vers 22H30, le temps de rentrer, je branche, j’admire, je
suis ému.
Cette
émotion ne m’a pas quitté."
David |