La
guitare a été achetée vers 1960 chez un luthier de la rue de Rome à
Paris. Cette guitare de jazz est typique de la production de
l'atelier durant les années cinquante. Les Royal à pan coupé "droit"
seront construites avec le moule de cette guitare. A cette époque
Vincent Jacobacci et ses fils continuaient de fournir les principaux
gros clients d'avant la guerre comme "Paul Beuscher" et "La
Samaritaine" à Paris ou "Gaillard
&Loiselet" à Lyon en guitares de jazz et guitares d'étude, comme
le modèle
Bolero que l'on retrouvera sur le
catalogue MAJOR. L'atelier avait bien entendu des clients Rue de
Rome à Paris, qui était à la lutherie de qualité ce qu'était le
Faubourg Saint Antoine au meuble à cette époque. Cette guitare a été
restaurée par Roger Jacobacci qui a été surpris de retrouver cet
instrument très bien conservé pour ses 45 années ! Les mécaniques ne
sont pas d'origine. Le micro
Yves Guen-Stimer et les potentiomètres ont
probablement été montés à posteriori car l'atelier ne montait que
très exceptionnellement des micros à cette époque, laissant cette
prestation aux revendeurs. Notez le marquage des touches à la
"française" (comme sur les
Di Mauro) : c'est en effet la dixième touche qui est marquée et
non la neuvième. Plus tard, c'est à la demande de Major Conn que la
neuvième touche fut marquée à l'"américaine", pour faire croire à
des articles d'importation. Roger et André assuraient la totalité de
la production des guitares mais Vincent Jacobacci
fabriquait parfois un banjo-Mandoline à la demande; il
existait encore une toute petite clientèle. Jean Debèze.