Basse 5 cordes 1989

 

  • manche acajou et wengé, vissé

  • touche palissandre

  • 24 cases

  • corps acajou et wengé

  • mécaniques Schaller

  • micros Benedetti

  • numéro de série 891043

 

 

 

 

 

 

 
 
                 
                       
                   
                       
                   
                       
                 
                       
                 
                       
                 
                       
                   
 
  A André et Roger,

Mes souvenirs des basses Jacobacci remontent aux débuts des années 80, avec celles de Bernard Paganotti, que j'avais vu en photo (Bunny, ses basses Weidorjiennes entre autres). En 1985 mon ami Alain Juliac me proposa, comme souvent, de le suivre pour réaliser une interview d'un de mes bassistes préférés : Bernard Paganotti, encore lui. Durant l'interview Bernard me demanda sur quel matériel je jouais et me parla des frères Jacobacci et de leurs instruments, en me disant que, contrairement à ce que je pouvais imaginer ils n'étaient pas "hors de prix". L'idée a longuement muri, il me fallait attendre un peu; je venais juste d'acquérir une basse bâton Washburn Bantam 4 cordes relativement, chère pour mon porte monnaie : 5.400 F.

1988 : ma première Jaco (4 cordes), achetée seulement 5.700 F chez Guitare Village à Laurent Murelli, qui collaborera un peu plus tard avec les frangins, avec la série Amanda (et chez qui j'ai donné des cours de nombreuses années dans les 90s).


1989 : je suis allé voir André et Roger avec mon carton découpé à la forme de la basse 5 cordes que je désirai qu'ils me fabriquent, ainsi que les détails suivants : largeur du sillet et du chevalet, espacement entre les cordes, épaisseur du manche (approximative), un radius pas trop arrondi, 24 cases, micros Benedetti (évidemment). D'août à octobre, je suis souvent passé à l'atelier pour voir l'avancement du travail. Il arrivait parfois à l'heure du café qu'ils ferment la boutique pour me payer un coup au troquet d'à coté, André relativement silencieux et Roger toujours très loquace.
Durant cette période j'y ai recroisé Bernard qui se faisait fabriquer ses basses six cordes "très spéciales" en forme de poire. En fait, j'y restais parfois plusieurs heures, juste pour le plaisir. Bien que restant discret pendant qu'il bossait, Roger me racontait des anecdotes, des histoires sur sa vie, son père, ses instruments, les musiciens ... jusqu'au 26 octobre 1989 où je suis venu la chercher. Elle était terminée. Cela m'avait couté seulement 8.300 F pour une basse de luthier, dont tous les réglages et révisions resteraient gratuits jusqu'à la fermeture de l'atelier. Quand on compare avec les prix des instruments de série de l'époque, on comprend mieux le rapport qualité/prix des instruments Jacobacci. Je tiens à préciser que le manche, une fois réglé, ne bougeait absolument plus.

J'ai un tas de souvenirs ... La précision avec laquelle ils travaillaient tous deux, les odeurs de l'atelier, du bois, des vernis, qui resteront très longtemps dans ma housse, l'ampli à lampe dont ils ne baissaient jamais le volume lorsqu'ils branchaient les instruments et qui résistait toujours.
Un ou deux ans plus tard, lors d'une répétition, une mécanique s'est cassée après une chute. André était déjà très malade et généreusement me l'a remplacé gratuitement. Depuis elle a beaucoup souffert. Dans les années 90, avec juste une seule formation, j'ai du faire 350 concert avec et comme je ne jouais plus qu'elle ... corps fêlé à l'arrière, tête fêlée en 1995 (le pianiste avec qui je jouais a poussé mon ampli provocant la chute de la basse dans son étui), et cassée deux fois (1996 et 2006). En 1997, alors que je jouais à Avoriaz, j'ai dû trop tirer sur la tige d'équilibrage et la corne s'est cassée. En rentrant j'ai retrouvé Roger consultant chez Guitare Garage qui me l'a réparée. A la même époque, en plus d'un refrettage, je souhaitais essayer d'autres micros; j'ai donc fait monter des pavés Bartolini et les défonces ont été modifiées. En 2006, elle est tombé à nouveau après une répétition. Roger m'a gentiment proposé de la lui amener en Vendée pour la réparer; comme j'aurais dû y faire deux aller-retour, je suis allé voir DNG, qui a fait du super boulot. En 2007 j'ai fait remonter des pavés Benedetti comme ceux d'origine. Seul défaut à mon gout, un niveau de sortie trop faible et pas assez dynamique, malgré le boost, que ce soit avec les Benedetti ou les Bartolini d'ailleurs. Ce qui m'a amené a attaquer les cordes de plus en plus fort.

Cette basse est toujours avec moi et bien que j'ai possédé par la suite une MusicMan Stingray 5 cordes et une Fender JazzBass American Series 5 corde, elle reste ma préférée et "je l'aime".

Bruno Maignan.

 
 
Photos et collection Bruno Maignan
 
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